Brexit : les incertitudes persistent

 | 27/06/2016 14:35

Les surprises se succèdent depuis vendredi. Le week-end a été marqué par une rafale de démissions et de déclarations percutantes des dirigeants européens. Angela Merkel et François Hollande doivent à présent faire un exemple du cas britannique et inviter le Royaume-Uni à quitter l’Union le plus rapidement possible pour éviter la contagion et montrer aux autres Etats membres qu’il n’y aura aucune marge de négociation.

Pour l’instant, le marché bruit de rumeurs évoquant un deuxième scrutin. L’article 50 n’a pas encore été déclenché par le gouvernement britannique, aussi reste-t-il une chance de voir le Royaume-Uni rester dans l’UE. Les référendums n’ont pas force obligatoire et la voix du peuple n’est pas toujours respectée, comme l’histoire nous l’a montré notamment en 2005, lorsque les Français se sont prononcés contre le Traité de Lisbonne, ou l’an dernier en Grèce, où le vote OXO contre l’austérité est resté lettre morte.

C’est pourquoi nous pensons que les marchés financiers continueront d’être secoués par des turbulences au cours des prochains mois, tant qu’on se demandera quand, ou même si, le gouvernement britannique compte activer l’article 50. Tout repose sur cette question, puisque les marchés ne pourront commencer à évoluer l’impact de la situation qu’une fois en possession de la réponse. Jusque-là, l’incertitude règnera. La livre a de nouveau chuté à l’ouverture des échanges, pour perdre plus de deux figures avant de rebondir. L’or et l’argent consolident actuellement, mais se traitent toujours autour de leur plus haut niveau en deux ans.

Pour l’instant, tous les yeux sont rivés sur les banques centrales, qui avaient maintenu le statu quo dans l’attente des résultats du référendum. Aux Etats-Unis, les futures sur Fed Funds indiquent l’augmentation d’une probabilité nulle d’un tour de vis en 2016, et une probabilité d’un abaissement des taux avant la fin de l’année, du fait des craintes des retombées du Brexit sur les exportations.

En Suisse, la BNS intervient déjà pour empêcher une nouvelle appréciation du franc. Malgré tout, le CHF se maintient sous 1.08. Les traders devraient se préparer à une action de plus grande ampleur de la banque centrale. Nous estimons toutefois qu’à long terme, le Brexit pourrait avoir des conséquences positives pour la Suisse, en ce qu’il pourrait donner au pays davantage de poids pour négocier des partenariats commerciaux avec un Royaume-Uni aujourd’hui affaibli et divisé.

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