BNS dans l'attente de la décision de la BCE

 | 12/05/2014 14:08

Les baissiers de l'euro sont aux manettes en ce début de semaine. L'EUR/GBP a inscrit un nouveau plus bas à l'ouverture de Londres ce matin. L'EUR/JPY a rebondi sur la base du nuage journalier d'Ichimoku. Les cross EUR devraient consolider leurs pertes à l'approche de la publication du PIB et de l'IPC de la zone euro jeudi. Les risques géopolitiques en Ukraine persistent, bien que la première réaction au référendum tenu dans l'est du pays ait eu un impact limité. En Suisse, les ventes de détail ont marqué une nette amélioration en mars. La devise helvétique s'affaiblit face à l'euro et au dollar, mais fait toujours l'objet d'entrées de capitaux en quête d'une valeur refuge. Compte tenu de l'élévation du risque lié à la BCE, la BNS devrait faire preuve deprudence pour défendre le plancher des 1.20.

EUR : jeudi important en perspective

L'EUR/USD a effacé un mois de gains pour clôturer la semaine passée sous le pivot MACD (1.3840). Les cross EUR continuent d'intégrer une action potentielle de la BCE en juin. Maintenant que la tendance baissière de court terme est confirmée, reste à savoir jusqu'où l'EUR/USD peut glisser. Quels sont les événements clés et les principaux niveaux techniques de la semaine ?

En premier lieu, la monnaie unique devrait devenir extrêmement sensible aux données économiques du mois à venir. Si les traders tablent sur une action de la BCE en juin, des chiffres de bonnes facture devraient les conforter dans cette opinion. En deuxième lieu, toute amélioration des métriques micro et macro-économiques menace les baissiers de l'euro. Actuellement, l'EUR/USD consolide ses pertes au-dessus des 1.3741/49 (MM100 / Fibonacci à 23.6% de la hausse d'avril-mai). Il n'y a aucune tension sur la bande inférieure de Bollinger à 30 jours (1.3717) ou le RSI à42%. Les indicateurs techniques ne signalent aucune urgence concernant les couvertures de short pour l'instant.

Jeudi prochain, nous suivrons attentivement le PIB préliminaire du premier trimestre et l'IPC final d'avril de la zone euro. Les attentes sont optimistes. La croissance est attendue à 0.4% (contre0.2% préc.) et l'inflation d'avril devrait confirmer la progression à 0.7% a/a contre 0.5% en mars. Si les données sont en ligne avec les attentes, les anticipations "dovish" autour de la BCE devraient s'atténuer, donnant l'occasion aux longs EUR de revenir en force. Dans le cas contraire, l'EUR/USD fera face à des barrières d'options sous 1.3750 jusqu'au 6 juin, date de la prochaine réunion de la BCE, et nous nous tournerons vers la MM200 (1.3621).

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L'EUR/GBP a inscrit un nouveau plus bas à 0.81551 à l'ouverture des échanges londoniens. Le rebond du câble intervenu ce matin est vu comme un déclencheur. Le cross teste la bande inférieure de Bollinger à 30 jours à la baisse (0.81646). La tendance est nettement baissière. On note de nombreuses offres liées aux options entre 0.81500/0.81000 pour la semaine à venir.

La BNS dans l'attente de la décision de la BCE

Les ventes de détail suisses a/a ont enregistré une augmentation inattendue de 3.0% contre 1.9% attendu, grâce à la sous-composante des produits non alimentaires (hors carburant) en hausse de 4.0% contre 1.5%. Dans la ligne dela forte reprise qui a suivi la chute surprise enregistrée fin 2013, ces chiffres confirment l'accélération de l'économie suisse. Si les pressions déflationnistes persistent, la lente remontée de l'IPC devrait se poursuivre (avec la fin de la stagnation actuelle). Concernant la politique monétaire, la BNS est cependant suspendue à la BCE. Les propos tenus par Mario Draghila semaine dernière sur une action potentielle (avec la possibilité de taux sous zéro) devrait contraindre la banque centrale helvétique à prendre, elle aussi, des mesures dans un contexte délicat. Eu égard à la baisse des taux en Europe et à la frilosité ambiante, la demande accrue de CHF exercera des pressions sur le plancher de 1.2000 de l'EUR/CHF. Au vu du niveau dangereusement proche de la déflation,conjugué à la demande d'investisseurs plus soucieux de sécurité que de rendement élevé, la BNS aura besoin d'un outil extrêmement efficace pour faire la différence, ce qui ne peut signifier qu'une seule chose : un relèvement potentiel du plancher à 1.2500. Si la probabilité est basse selon nous, les conditions justifieraient l'adoption de cette stratégie courageuse.