BCB dans le viseur, la Grèce sur la corde raide

 | 02/06/2015 14:32

L'USD/BRL teste la résistance solide des 3.20 depuis quelque temps et manque de la vigueur nécessaire pour en valider le franchissement. D'après les données récentes, la récession n'est pas terminée. Le PMI manufacturier HSBC s'est contracté par rapport au mois précédent de 46 à 45.9, malgré un PIB meilleur que prévu au premier trimestre, à -0.2% m/m contre -0.5% attendu. L'excédent commercial a atteint 2.8 milliards de dollars en mai, soit 361 millions de plus par rapport aux prévisions médianes. Cette augmentation résulte d'un accroissement des exportations (+1.6 milliards) et d'une légère baisse des importations (-0.7 milliard), sous les effets conjugués de l'affaiblissement du réal, de la chute des prix du pétrole et du ralentissement de l'économie. La production industrielle attendue ce jour est anticipée en contraction de -1.4%m/m en avril, après -0.8% en mars.

Le sénat a approuvé la semaine dernière deux mesures d'austérité clé (664 et la mesure provisoire 665) visant à équilibrer les comptes publics en réduisant les avantages sociaux. Malgré cette bonne nouvelle (pour les investisseurs), les deux projets de loi ont fait l'objet de plusieurs amendements qui ont diminué le montant des économies potentielles. La chambre des représentants doit se prononcer en juin sur un autre projet de loi destiné à réduire les allégements fiscaux.

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La BCB sera au centre de l'attention demain, car elle devrait relever le Selic de 50 pb à 13.75% pour tenter de freiner l'inflation. Nous pensons que le Copom continuera de hausser les taux cette année jusqu'à l'entrée en vigueur des mesures d'austérité, afin de lutter contre le niveau élevé de l'inflation.

Grèce : le sommet de la dernière chance ? (par Yann Quelenn)

Berlin a accueilli hier un sommet d'urgence sur la Grèce, un de plus, qui a rassemblé les dirigeants allemand et français, ainsi que les patrons de la BCE et du FMI. Le sujet principal en était le déblocage de la tranche d'aide de 7.2 milliards d'euros sous des conditions d'austérité renforcées. Les tensions avec la Grèce sont à leur plus haut. Athènes est actuellement dans l'incapacité de rembourser le FMI vendredi et doit également s'acquitter de près de 7 milliards d'euros auprès de la BCE en juillet et en août.

Un défaut de paiement vendredi viendrait s'ajouter aux arriérés d'environ 1.7 milliard d'euros dus au FMI par le Soudan, la Somalie et le Zimbabwe. Il n'ouvrirait cependant pas la porte à un Grexit. Au contraire, la BCE doit empêcher une défaillance de la Grèce pour conserver sa crédibilité.

Les autorités grecques semblent maintenant prêtes à sortir de la zone euro si les compromis demandés sont trop draconiens. En d'autres termes, si le remède est pire que la maladie. Les pressions concernant les retraites et les salaires des fonctionnaires ont atteint un point culminant. Syriza a été élu sur la promesse de mettre un terme à l'austérité, mais a tout de même accepté la réforme du régime des retraites et de la TVA. Pour préserver sa crédibilité, la BCE est à présent disposée à accepter un compromis sur l'excédent budgétaire de 4.5% en 2015 et 2016. "1% et 1.5 sont les nouveaux objectifs", a déclaréManos Giakoumis.

L'économie canadienne à la peine (par Peter Rosenstreich)

Le rebond du pétrole brut ayant calé, il est temps de se pencher sur la tendance baissière du loonie. L'affaiblissement de l'économie canadienne résultant de la chute des prix de l'or noir se poursuit, à en juger par les derniers chiffres du PIB. L'optimisme de la BoC sur la reprise paraît infondé et le risque tend à la baisse. Les investissements et les exportations n'ayant pas rebondi, contrairement aux anticipations (comme dans d'autres économies tirées par les matières premières), la banque centrale sera contrainte de réviser ses perspectives, ce qui accroît la probabilité de nouvelles réductions des taux.

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