Compagnie des Alpes: Quand le tourisme français devient chinois

 | 07/06/2016 14:35

h2 Après Club Med et Accor : Compagnie des Alpes. Quand le tourisme français devient chinois

Les touristes chinois ne sont pas les seuls à être friands de la France : les investisseurs issus de l'Empire du Milieu le sont aussi. Vous vous rappelez de l'OPA de Fosun sur le Club Med ? Vous vous souvenez de l'entrée au capital du groupe HNA dans Pierre et Vacances conduisant à l'envolée du titre (pour info, nous sommes en gain de plus de 60% sur le titre dans ma lettre small cap) ? Vous avez remarqué la montée au capital récente du groupe JinJiang au capital d'Accor (PA:ACCP) au point de détenir 15% du capital avec des velléités de monter jusqu'à 30% ?

Eh bien, il faut maintenant tenir compte de la prise de participation annoncée du même Fosun dans la Compagnie des Alpes (FR0000053324) à hauteur de 10%/15%. Il faut savoir que la CDA, comme la surnomment les investisseurs, est l'un des leaders européens dans le tourisme dit "actif" (c'est-à-dire le tourisme sportif, d'animation, etc.). Ainsi, la Compagnie gère les remontées mécaniques de La Plagne, Tignes, Val d'Isère (entre autres), mais aussi certains parcs à thème comme le Parc Astérix, le Musée Grévin et le Futuroscope.

Depuis plusieurs mois, la CDA réfléchissait à une ouverture de son capital afin d'accélérer son développement à l'international. La Caisse des Dépôts et Consignations, actionnaire à hauteur de 39,6%, n'ayant pas vocation à assurer un tel développement seule ou avec les autres petits fonds actionnaires de la société : se développer en Russie ou en Chine sans partenaire exige des investissements capitalistiques très importants.

Mais pourquoi la CDA ne s'endette-t-elle pas tout simplement pour se développer à l'international ? Les coûts de l’endettement sont extrêmement faibles, cela vaudrait le coup plutôt qu'ouvrir son capital à des investisseurs étrangers. Eh bien, la société ne le peut pas. Le ratio dette nette/EBE est déjà supérieur à 2... ce qui veut dire qu'elle n'a plus tellement de marges de manœuvre, sauf à dépasser le seuil de 3, inquiétant pour les investisseurs. Pour l'instant, ces derniers semblent apprécier l'opération : le titre a gagné plus de 5% lundi.