Alerte rouge sur l’immobilier chinois ?

 | 15/08/2016 12:33


+ 1900 % sur le prix immobilier au m² à Futian, un quartier huppé de Shenzhen entre le 1er août 2000 et le 15 août 2016 – Shenzhen est une mégalopole de 7 millions d’habitants dans le sud-est de la République populaire de Chine -.

La Chine est la seconde puissance économique mondiale en termes de PIB malgré un ralentissement opéré à partir de 2015.

L’évolution des affaires à Pékin ou à Shanghai impacte évidemment l’économie mondiale, les perspectives et donc les marchés financiers.

h3 L’attractivité puissante de la Chine des investisseurs intérieurs et extérieurs/h3


« Les capitaux financiers à l’assaut de l’espace chinois », travaux publiés en juin 2013, la directrice du CNRS, Natacha Aveline-Dubach, chargé du département des politiques urbaines en Asie du Nord-Est conclut que les capitaux du monde entier et les capitaux locaux convergent avec vigueur vers l’ensemble des filières immobilières chinoises.

La simultanéité des investissements vers une même classe d’actifs – l’immobilier en l’occurrence – a pu créer un embouteillage ou un excès financier se manifestant sous une forme éventuelle d’une bulle immobilière.

Trois années après l’édition de son étude complète, la directrice du CNRS Natacha Aveline-Dubach a publié un article le 2 mai 2016 – sous le feu de l’actualité chinoise – intitulé « Les dynamiques différenciées de la bulle immobilière chinoise ».

Elle a noté que le pouvoir central chinois essaye d’opter pour un développement de nouvelles villes pour réduire la pression urbaine et immobilière des mégalopoles.

L’effet fût inverse aux espérances des autorités selon la scientifique qui observe avec inquiétude la hausse continue des prix à Shanghai, Beijing et à Shenzhen – voir les graphiques ci-dessous que j’ai mis en ligne -.

Elle met l’accent sur l’expansion du marché du « crowdfunding » – prêt entre particuliers – comme élément central du maintien du moteur immobilier actuel chinois.

Une analyse de l’immobilier chinois – secteur vital de l’économie – est un passage obligé pour un investisseur ou un consommateur averti qui souhaite anticiper et décider pour ne pas se retrouver dans le marasme d’une crise chinoise des subprimes potentiellement dévastatrice et qui pourrait tout emporter dans son passage.

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Loin de nous, l’idée de faire peur mais il paraît convenable et utile de s’informer, de jauger et de mesurer ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières avant de prendre des décisions d’investissement ou de placement – ici ou ailleurs -.

En 1 an et demi, du 1er février 2015 en ce jour du 15 août 2016, l’envolée du mètre carré à Shenzhen a atteint l’augmentation astronomique + 170 %.

Voici un graphe illustratif du boom immobilier sur les villes de Beijing, de Shanghai et de Shenzhen dans lequel on peut remarquer une envolée des prix dans ces mégalopoles alors que le prix moyen pondéré des 100 villes les plus importantes de Chine a quasiment stagné sur la période 2010-2015 (à partir de mi-2015 et jusqu’à août 2016, les prix se sont également envolés dans les 100 plus grandes agglomérations chinoises, voir le second graphique plus bas).

Le décalage entre le taux moyen de croissance de l’économie – 6 % en moyenne en 2015-2016 – et le taux moyen d’augmentation des prix immobiliers en Chine par an – environ 25 % par an sur l’ensemble des 300 plus grandes villes – laisse à penser que le marché immobilier chinois est en surchauffe, voire qu’une bulle immobilière est en cours de développement.

L’immobilier chinois est au centre de la machine économique, au regard de ces rapports nombreux avec les 400 secteurs-clés marchands du pays, en amont et en aval : il représente un peu plus de 30 % des investissements en capital brut, 6,1 % du PIB, près de 15 % des emplois en zone urbaine, et 60 % du ciment produit dans le monde selon les données fournies par le National Bureau of Statitics (NBS, agence nationale de statistiques de l’État chinois).

Lorsque les statistiques officielles – provenant du NBS et du ministère chinois de la Construction – annoncent près de 89 % de taux de propriété et que 80 % de l’immobilier appartient au secteur privé, on comprend mieux l’emballement des prix au m² dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants.