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Rentrée politique mesurée pour des partis convalescents

Publié le 20/08/2018 15:57
Mis à jour le 20/08/2018 16:00
© Reuters. RENTRÉE POLITIQUE MESURÉE POUR DES PARTIS CONVALESCENTS

par Elizabeth Pineau et Simon Carraud

PARIS (Reuters) - Toujours convalescents, les partis d'opposition organisent la rentrée politique sous le signe de la reconquête, face à une majorité déterminée à faire oublier par l'action les séquelles de l'affaire Benalla qui a agité le début d'été.

Cette reprise ouvre une période dominée par la préparation des européennes, dans neuf mois, qui constitueront le premier test électoral depuis l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron.

En attendant, l'échéance du 26 mai 2019 ajoute une complication pour la plupart des formations, qui doivent se trouver une tête de liste, faute de candidature naturelle, et trancher par la même occasion d'épineuses controverses intestines sur la question européenne.

Organisées a minima, les réunions de rentrée de chaque camp permettront de déterminer une ligne à suivre dans un contexte globalement difficile pour tout le monde, un peu plus d'un an après le raz-de-marée La République en marche (LaRem).

Divisions chez Les Républicains (LR), difficultés financières pour le Rassemblement national (ex-FN), grogne à LaRem, manque de visibilité des socialistes : tous les partis français sont contraints de se remettre en question.

Chez LES RÉPUBLICAINS, le porte-parole Gilles Platret fait le diagnostic d'un parti toujours en "reconstruction".

De fait, la principale formation de droite n'est pas encore parvenue à mettre en sourdine ses rivalités internes, comme l'illustrent les deux événements organisés, chacun de son côté, par les deux têtes d'affiche, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez : la première fera son retour médiatique vendredi à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et le président du parti gravira le Mont Mézenc (Haute-Loire) dimanche.

Les deux présidents de région ne devraient se croiser ni à La Baule (Loire-Atlantique), traditionnel lieu de rendez-vous de la fin d'été, où seule Valérie Pécresse est annoncée, ni au campus des Jeunes Républicains, au Touquet (Pas-de-Calais).

Pour sa rentrée, le parti a toutefois trouvé un angle d'attaque commode avec l'affaire Alexandre Benalla, un ex-chargé de mission de l'Elysée dont les agissements durant la manifestation parisienne du 1er-Mai ont provoqué, en juillet, les plus fortes turbulences du début de quinquennat.

Après l'accalmie du mois d'août, les dirigeants LR comptent bien reprendre l'offensive sur le thème de "l'abus de pouvoir" dont se serait rendu coupable l'exécutif.

"On accompagnera nos parlementaires pour que la vérité éclate sur toute l'affaire Benalla", selon Gilles Platret, rappelant que la commission d'enquête sénatoriale allait reprendre ses travaux. "Ce sera un thème fort qu'on va développer dans les mois qui viennent".

A cette affaire s'ajoute le dossier Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée visé par une enquête préliminaire liée à ses rapports avec l'armateur italo-suisse MSC - "un des grands enjeux de la rentrée, qui permettent de déciller l'opinion", selon Gilles Platret.

Les secousses déclenchées par les révélations du Monde sur Alexandre Benalla ont également redonné du tonus au RASSEMBLEMENT NATIONAL, particulièrement à Marine Le Pen redevenue audible au coeur du mois de juillet.

Mais le RN doit parer à d'autres urgences liées à sa situation financière.

Fin juin, la justice a décidé de lui saisir deux millions d'euros dans le cadre de l'enquête sur ses assistants frontistes au Parlement européen et se prononcera le 26 septembre sur recours déposé par le parti d'extrême droite.

D'ici là, il devra vivre chichement, avec une rentrée sans faste prévue à la mi-septembre à Fréjus (Var).

Un temps annoncé, François Hollande n'ira pas aux universités d'été du PARTI SOCIALISTE, de jeudi à samedi à La Rochelle (Charente-Maritime). Le retour mezzo voce de l'ancien président pour la promotion de son livre "Les leçons du pouvoir" révèle les failles d'une formation où le premier secrétaire Olivier Faure, qui prendra la parole dans le port charentais, peine à s'imposer.

"Les socialistes doivent penser dès maintenant à un nouveau projet", déclare lundi dans Le Figaro Stéphane Le Foll, ex-ministre et candidat malheureux à la direction du parti.

Après avoir abandonné son siège historique parisien de la rue de Solférino, le PS doit s'installer en septembre à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour construire sa renaissance.

Le Belge Paul Magnette a renoncé à être la tête de liste du PS aux européennes, position envisagée par le commissaire Pierre Moscovici, qui annoncera sa décision à l'automne.

Signe des doutes qui traversent le PS, la vice-présidente socialiste du Sénat, Marie-Noëlle Lienemann, envisage que l'aile gauche du parti rejoigne le leader de LA FRANCE INSOUMISE Jean-Luc Mélenchon pour les européennes. Lequel a convié des députés d'opposition de tous bords - communistes, socialistes et même républicains - aux universités d'été de LFI, de jeudi à dimanche à Marseille (Bouches-du-Rhône).

"Nous n'avons pas fini de détrôner les monarques", a twitté celui qui se considère comme le premier opposant à Emmanuel Macron le 31 juillet, jour du rejet de deux motions de l'opposition - dont une émanant des forces de gauche unies - déposées après l'affaire Benalla.

Egratignée par cet épisode, la démotivation d'une partie de ses militants et les critiques de députés de la majorité sur la politique menée, LA REPUBLIQUE EN MARCHE doit trouver un nouveau souffle en vue des européennes.

"On a voulu faire du cas Benalla une affaire d'Etat et on en est quand même bien loin. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des choses à revoir dans l'organisation de l'Elysée", a dit à Reuters le député LaRem Stanislas Guérini.

"L'opposition a fait la démonstration de son incapacité à s'opposer sur le fond de ce que nous faisons depuis un an et à proposer une alternative politique", a renchéri sa consoeur Aurore Bergé, à l'approche des journées parlementaires les 10 et 11 septembre à Tours (Indre-et-Loire).

Alors que des députés LaRem comme François-Michel Lambert envisagent de former un nouveau groupe parlementaire, l'élu des Deux-Sèvres Guillaume Chiche défend la position de son camp. "Mélenchon est en perte de repère politique, la droite n'a jamais été aussi divisée. En Marche est le pôle de stabilité politique opérationnel pour améliorer la vie des Françaises et des Français", résume-t-il à Reuters.

A l'approche des universités d'été de son parti, cette semaine à Strasbourg, le chef de file d'EUROPE-ECOLOGIE LES VERTS pour les européennes, Yannick Jadot, a fixé le cap : recueillir 15% des voix en mai prochain.

"Les Français se sentent extrêmement concernés par les questions de l'écologie et savent que c'est au niveau européen que cela se traite", a déclaré lundi sur Europe 1 celui qui a été désigné tête de liste mi-juillet par les militants.

© Reuters. RENTRÉE POLITIQUE MESURÉE POUR DES PARTIS CONVALESCENTS

Yannick Jadot a rejeté l'idée d'un rapprochement avec le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, ex-candidat socialiste qu'il avait soutenu avant la présidentielle de 2017.

(Edité par Marine Pennetier)

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