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Le Brésil toujours secoué par la grève des routiers malgré l'intervention de l'armée

Publié le 26/05/2018 18:58
Mis à jour le 26/05/2018 19:00
Grève des chauffeurs routiers au Brésil contre la hausse des prix du gazole, ici à 30 kilomètres de Sao Paulo, capitale économique du pays, le 26 mai 2018 (Photo Nelson ALMEIDA. AFP)

Grève des chauffeurs routiers au Brésil contre la hausse des prix du gazole, ici à 30 kilomètres de Sao Paulo, capitale économique du pays, le 26 mai 2018 (Photo Nelson ALMEIDA. AFP)

La grève des transports routiers au Brésil continue de causer de graves problèmes d'approvisionnement samedi, sixième jour de ce mouvement de protestation contre la hausse des prix du diesel, malgré l'appel du gouvernement à l'armée pour dégager les routes.

Vendredi soir, peu après l'annonce du président Michel Temer du recours aux "forces de sécurité fédérales", les militaires ont commencé à escorter des camions-citernes pour qu'ils aient accès aux raffineries, notamment celle de Duque de Caxias, près de Rio de Janeiro.

Le ministère de la Défense a indiqué samedi matin que 132 des 519 barrages recensés vendredi avaient déjà été levés.

Mais le ministre du Secrétariat au gouvernement Carlos Marun a fait savoir lors d'une conférence de presse à la mi-journée que le président Temer était "très inquiet" de la situation des hôpitaux et a annoncé que les camions transportant médicaments et matériel médical qui participent au mouvement de grève seront sujets à des amendes.

Le ministre, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion avec le chef de l'Etat avec plusieurs membres du gouvernement, a également affirmé que la Police fédérale avait déjà demandé à la justice d'émettre des mandats d'arrêts contre des chefs d'entreprise de transports accusés de "lock-out", quand un patron est à l'initiative d'une grève, ce qui est illégal au Brésil.

Dans tout le pays, pratiquement toutes les stations-service étaient à sec et les produits frais se faisaient de plus en plus rares sur les étals.

Le syndicat des distributeurs d'essence de Sao Paulo (Sindipetro) a indiqué que 99% des stations-services de la capitale économique du Brésil n'avaient plus de carburant et que la situation prendrait "5 à 7 jours" pour revenir à la normale une fois que la grève serait terminée.

Le maire de Sao Paulo Bruno Covas, qui avait décrété l'état d'urgence sur la ville vendredi, a affirmé samedi à des journalistes que la situation était "grave, mais sous contrôle".

A Brasilia, toutefois, la plupart des routes ont déjà été débloquées et certaines stations-essence commencent déjà à être ravitaillées, a constaté un photographe de l'AFP.

- "Irresponsabilité généralisée" -

Les problèmes d'approvisionnement touchent aussi de plein fouet les transports en commun.

À Rio, l'organisme qui gère les BRT, bus articulés mis en place au moment des jeux Olympiques de 2016 qui empruntent des couloirs exclusifs desservant de nombreux quartiers populaires, a annoncé samedi sur Twitter (NYSE:TWTR) que le service avait été "interrompu pour une durée indéterminée" en raison du manque de carburant.

La situation de certains aéroports était également critique, notamment à Brasilia, où les réserves de kérosène sont épuisées depuis vendredi. Samedi, la société Inframérica, qui gère le terminal de la capitale brésilienne, a indiqué dans un communiqué qu'au moins 40 vols avaient été annulés, mais que les premiers camions-citerne en cinq jours étaient arrivés dans l'après-midi.

Géant de l'agro-alimentaire, le Brésil a aussi vu sa capacité d'exportation compromise, de nombreux abattoirs ayant suspendu leurs activités. Les chaînes de montage de l'industrie automobile, qui emploie 132.000 personnes, sont aussi à l'arrêt depuis vendredi.

Sur internet, les Brésiliens font état de pénuries de toute sorte: la chaîne de librairies Travessa s'est même plaint de ne pas avoir pu renflouer son stock de livres de Philip Roth pour faire face à l'augmentation de commandes d'ouvrages de l'auteur américain décédé mardi.

Dans son éditorial de samedi, le journal Estado De Sao Paulo a pointé du doigt "l'irresponsabilité généralisée", tant des grévistes que du gouvernement, qui a agi avec une "lenteur excessive".

- "Négociations terminées" -

À moins de cinq mois de la présidentielle d'octobre, le peu de crédibilité qui restait à l'impopulaire gouvernement de centre droit a été considérablement entamé.

Vendredi, le président Michel Temer avait justifié sa décision de faire appel à l'armée en expliquant qu'une "minorité radicale" restait mobilisée en dépit d'un accord signé la veille avec plusieurs syndicats pour une "trêve de 15 jours" après la promesse de la réduction d'un impôt sur le diesel.

Après l'annonce du président Temer, l'Association brésilienne des camionneurs (Abcam), qui revendique 600.000 routiers indépendants, s'est dite "inquiète de la sécurité des chauffeurs" et a demandé dans un communiqué "que les manifestations se poursuivent de façon pacifique, sans obstruer les voies".

Vendredi, plusieurs leaders syndicaux ont critiqué la décision du gouvernement d'employer l'armée "comme instrument de répression", qui revient, selon eux, à "tenter d'éteindre l'incendie avec de l'essence".

Amnesty International a considéré cette décision "inadmissible" considérant que le rôle de l'armée n'était pas de "mettre un terme à des manifestations ou des grèves".

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