Par Noreen Burke
Investing.com - Le calendrier économique de cette semaine est rempli de données qui démontreront encore plus à quel point la pandémie de coronavirus a frappé la croissance mondiale. Les États-Unis doivent publier des chiffres sur les ventes au détail et la production industrielle pour le mois d'avril, tandis que le Royaume-Uni et l'Allemagne doivent publier des données sur le PIB du premier trimestre. Ces données alimenteront le débat sur le bien-fondé d'un rebond du marché boursier américain dans un contexte de ralentissement sans précédent. Les menaces commerciales du président américain Donald Trump contre la Chine continuent d'inquiéter les investisseurs à un moment où de larges pans de l'économie sont au point mort. En attendant, le bitcoin doit subir cette semaine le troisième « halving » de ses 11 ans d'histoire. Voici ce que vous devez savoir pour commencer votre semaine.
Les données américaines devraient souligner la forte baisse de l'activité économique
Les données sur les ventes au détail et la production industrielle aux États-Unis pour le mois d'avril, qui doivent être publiées vendredi, mettront encore plus en évidence l'effet des fermetures sur les ventes et la production industrielle. Les économistes s'attendent à ce que les ventes au détail aient chuté de 11,6%, dépassant la baisse record de 8,4 % en mars. La production industrielle, qui a reculé de 5,4 % en mars, devrait chuter de 11,5 %.
Il y aura également des chiffres relatifs au sentiment des consommateurs et à l'inflation, tandis que le rapport de jeudi sur les inscriptions hebdomadaires au chômage couvrira la huitième semaine depuis l'entrée en vigueur des mesures de blocage généralisées. Le rapport de jeudi dernier a montré que le nombre de demandes a dépassé les 3 millions pour une septième semaine consécutive, mais qu'il recule.
Les investisseurs suivront également mercredi le discours du président de la Réserve fédérale Jerome Powell sur les questions économiques actuelles lors d'un webinaire organisé par le Peterson Institute for International Economics.
Les menaces commerciales de Trump
Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourraient finalement ressurgir après que Trump ait déclaré vendredi à la chaîne d'information Fox qu'il était "très déchiré" par la question de savoir s'il fallait mettre fin à la première phase de l'accord commercial avec la Chine.
L'administration de Trump envisage des mesures punitives contre Pékin pour sa gestion précoce de l'épidémie de coronavirus, y compris d'éventuels droits de douane et le déplacement des chaînes d'approvisionnement hors de Chine.
Trump a déclaré qu'il mettrait fin à l'accord commercial si la Chine ne respectait pas ses engagements d'achat. Il a déclaré mercredi qu'il saurait dans une semaine ou deux si cela était possible.
L'accord, qui prévoit que Pékin augmente ses achats de produits américains de 200 milliards de dollars sur deux ans, n'est entré en vigueur que le 15 février, alors que la pandémie de coronavirus se développait. Les mesures de verrouillage visant à endiguer la propagation du virus ont porté un coup dur à l'économie chinoise, qui commence tout juste à se redresser.
PIB du Royaume-Uni et de l'Allemagne face à l'impact initial du virus
Les chiffres du PIB du premier trimestre du Royaume-Uni et de l'Allemagne donneront aux investisseurs une première idée des retombées économiques des mesures de confinement qui ont débuté fin mars.
L'économie britannique devrait se contracter de 2,5 %, mais les dégâts seront encore plus importants au deuxième trimestre. La Banque d'Angleterre a déclaré la semaine dernière qu'elle s'attendait à ce que l'économie britannique chute de 14% cette année, ce qui constituerait la pire récession annuelle depuis plus de 300 ans, et à ce que le taux de chômage atteigne 8% alors que la crise du coronavirus ravage l'économie.
Pendant ce temps, la plus grande économie de la zone euro, l'Allemagne, devrait se contracter de 2,1 % pour le t1 et le gouvernement a déclaré qu'il s'attendait à une contraction annuelle de 6,3 % cette année, ce qui serait le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le fossé entre le marché boursier américain et l'économie va s'élargir
Les données économiques récentes indiquant des chutes historiques de l'activité sont préoccupantes pour les investisseurs qui craignent que les mesures de relance sans précédent de la Réserve fédérale et du gouvernement américain aient conduit les marchés à ignorer le ralentissement massif de l'économie.
Le ministère du travail a indiqué vendredi que l'économie américaine a perdu le nombre stupéfiant de 20,5 millions d'emplois ce mois-là, soit la plus forte chute depuis la Grande Dépression.
Si les données économiques de cette semaine sont pires que les prévisions déjà affreuses, cela pourrait renforcer l'argument selon lequel le rallye des actions est allé trop loin. Mais il est trop tôt pour dire s'il fera dérailler une hausse qui a vu les actions afficher leur meilleur gain mensuel depuis trois décennies en avril, malgré la faiblesse des données économiques.
Les gains boursiers récents pourraient s'estomper si les États américains doivent relâcher leurs efforts pour rouvrir leur économie et si le chômage ne diminue pas dans les mois à venir.
Le troisième "halving" du Bitcoin
Les investisseurs attendent le halving du bitcoin mardi, le troisième en 11 ans d'histoire de la monnaie numérique. Les deux précédents halvings ont entraîné une hausse massive de la valeur du bitcoin, mais il y a cette fois un joker sous la forme d'une pandémie de coronavirus, selon certains analystes.
"Après tout, il est difficile d'imaginer un événement plus prévisible qu'une réduction inaltérable de l'offre qui est prévue depuis plus d'une décennie dans un actif liquide et fortement négocié", a déclaré Matt Weller, responsable mondial des études de marché chez GAIN Capital.
La technologie de Bitcoin a été conçue de telle sorte qu'elle réduit de moitié la rémunération des mineurs tous les quatre ans.
Dans la perspective du halving de cette semaine, le bitcoin a augmenté de près de 40 % depuis le début de l'année.
--Reuters a contribué à ce rapport