Investing.com – Les inquiétudes au sujet des risques de récession en Allemagne se font de plus en plus pesantes, à mesure que les analystes abaissent leurs prévisions de croissance pour la première économie d'Europe, qui a déjà vu son PIB reculer d'un trimestre sur l'autre au T2 2019.
Le PIB de l'Allemagne a en effet reculé de -0.1% au second trimestre selon les données de mercredi dernier, après +0.4% au premier trimestre.
Hier, la Bundesbank, la banque centrale allemande a par ailleurs prévenu dans son rapport mensuel qu'elle anticipe des risques que l'économie allemande entre en récession, estimant d'ores et déjà que le PIB devrait encore reculer au troisième trimestre, et que les perspectives restent peu claires pour la suite.
Ce matin, la Deutsche Bank (DE:DBKGn) venait apporter sa pierre à l'édifice, en affirmant anticiper un recul du PIB de 0.25% en Allemagne pour le T3 2019 en données trimestrielles, avec des commentaires prudents:
"Notre prévision de croissance du PIB pour l'ensemble de l'année 2019 est désormais de 0,3 %. En l'absence d'indications de rebond, nous avons abaissé notre prévision de croissance pour 2020 à 0,7 %. Il faut noter que ces révisions ne tiennent pas suffisamment compte de l'accumulation récente des risques. »
Rappelons que selon la définition communément admise, on peut parler de récession lorsqu'un pays affiche un recul du PIB sur deux trimestres consécutifs.
Sur le Forex, une récession en Allemagne aurait un effet baissier sur l'Euro, notamment car cela augmenterait le risque de voir la BCE intervenir pour soutenir l'économie.
Sur les bourses, la réaction du marché pourrait être différente, puisque au-delà de l'aversion au risque induite par un recul de l'économie allemande, les marchés pourraient être soutenus par la perspective d'actions de la BCE pour corriger le problème.
Cependant, on notera pour finir que bien que la perspective de voir la BCE intervenir puisse impacter le marché, la banque centrale ne dispose au final que de peu de marge de manœuvre pour soutenir l'économie et avoir un impact réel sur sa trajectoire, un débat qui va prendre de plus en plus d'importance au cours des prochaines semaines à mesure que la réunion de la BCE du mois de septembre approche.