Par David Wagner
Investing.com - Dans son dernier rapport sur les risques mondiaux publié aujourd’hui, le Forum Economique Mondial (FEM) estime que les cinq principaux risques à long terme qui pèsent sur l’économie et la finance mondiales sont liés à des menaces graves pour le climat.
Le rapport, quelques jours avant le lancement de l'événement annuel du Forum à Davos, en Suisse, prévoit une année de divisions nationales et internationales accrues ainsi qu'un ralentissement économique.
Les personnes interrogées ont été invitées à évaluer à la fois la probabilité qu'un risque mondial se produise au cours des dix prochaines années et la gravité de son impact au niveau mondial s'il devait se produire.
Pour la première fois dans les perspectives à 10 ans de l'enquête, les cinq principaux risques mondiaux en termes de probabilité étaient tous environnementaux.
Cela inclut :
- L'échec de la modération et de l'adaptations aux impacts climatiques
- Les événements météorologiques extrêmes
- Les dommages et les catastrophes écologiques d'origine humaine
- La perte importante de biodiversité
- Les catastrophes naturelles allant des tremblements de terre aux tsunamis
Ces derniers ont d’ailleurs été pointés comme étant les risques qui avaient le plus de chances de se réaliser en 2020. En ce qui concerne la gravité de l'impact au cours des dix prochaines années, le risque le plus important selon le rapport est l'échec de l'atténuation des changements climatiques et de l'adaptation à ces changements.
"Les turbulences géopolitiques nous poussent vers un monde unilatéral 'instable' de grandes rivalités de pouvoir à un moment où les dirigeants d'entreprises et de gouvernements doivent se concentrer de toute urgence sur la collaboration pour faire face aux risques partagés", indique le rapport.
"Le paysage politique est polarisé, le niveau des mers s'élève et les feux climatiques brûlent. C'est l'année où les dirigeants mondiaux doivent œuvrer avec tous les secteurs de la société pour réparer et revigorer nos systèmes de coopération, non seulement pour en tirer des avantages à court terme mais aussi pour s'attaquer à nos risques profondément enracinés ", a déclaré le président du Forum économique mondial, Borge Brende.
Soulignons que le rapport indique également que 78 % des répondants ont déclaré qu'ils s'attendaient à ce que les "confrontations économiques" et la "polarisation politique intérieure" augmentent en 2020, et juge que « cela s'avérerait catastrophique, en particulier pour faire face aux défis urgents comme la crise climatique, la perte de biodiversité et le déclin record des espèces »
« Cela souligne la nécessité pour les décideurs politiques de faire correspondre les objectifs de protection de la Terre avec ceux de stimulation des économies - et pour les entreprises d'éviter les risques de pertes futures potentiellement désastreuses en s'ajustant aux objectifs basés sur la science ».
En ce qui concerne le court terme, près de 90 % des répondants estiment que les "vagues de chaleur extrême", la "destruction des écosystèmes" et la "santé affectée par la pollution" seront aggravées en 2020. Ils pensent également que l'impact des risques environnementaux d'ici 2030 sera plus catastrophique et plus probable que ce qui est actuellement anticipé.
Enfin, on rappellera que Larry Fink, le patron du plus gros gestionnaire de fonds du monde, BlackRock (NYSE:BLK), a estimé dans sa lettre annuelle publiée hier que les changements climatiques vont entrainer une « refonte fondamentale de la finance » plus tôt qu’on ne le pense, s'ajoutant à la liste de plus en plus longue des acteurs de l'économie mondiale qui recommandent de faire de l'environnement une priorité mondiale.