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La prochaine crise financière pourrait être plus douce

Publié le 17/01/2019 07:18
Mis à jour le 17/01/2019 07:20
© Reuters. LA PROCHAINE CRISE FINANCIÈRE POURRAIT ÊTRE PLUS DOUCE

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - La plupart des intervenants de marché s'accordent à dire qu'une nouvelle crise financière finira par arriver mais nombreux sont ceux qui prédisent qu'elle sera moins brutale que la précédente.

Les images des employés de Lehman Brothers quittant les locaux de la banque new-yorkaise avec des cartons sur les bras en septembre 2008 sont encore vivaces, de même que l'effondrement des indices boursiers et le resserrement du crédit qui avaient suivi, avec les conséquences que l'on sait sur l'économie mondiale.

Un peu plus de dix ans plus tard, de nombreux éléments suggèrent qu'un nouveau cataclysme de cette ampleur pourra être évité, grâce notamment aux mesures prises depuis par les banques pour assainir leurs fonds propres et à l'arsenal dont disposent désormais les banques centrales pour éteindre ce type d'incendie, dit Stefan Kreuzkamp, directeur des investissements pour la société de gestion allemande DWS.

"La prochaine crise sera probablement moins violente que la précédente parce que le monde est dans une meilleure situation qu'il ne l'était en 2018, pour plusieurs raisons", dit-il.

"Premièrement, les banques ont fait leurs devoirs et le potentiel de contagion au niveau mondial n'existe plus. Deuxièmement, les banques centrales ont mis en place des outils dont elles ne disposaient pas en 2008."

La Réserve fédérale (Fed), qui avait volé au secours des banques américaines en 2008, et la Banque centrale européenne (BCE), qui avait évité l'effondrement de la zone euro quatre ans plus tard avec le fameux "whatever it takes" (quoi qu'il en coûte) prononcé par son président, Mario Draghi, ont en effet considérablement étoffé leur arsenal.

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Les mesures "non-conventionnelles", au premier rang desquels les rachats massifs d'actifs (assouplissement quantitatif), ont été largement utilisées par la Fed comme par la BCE pour inonder les marchés financiers de liquidités et restent sur le dessus de la boîte à outils, prêtes à resservir en cas de besoin.

"Il faut prendre également en compte le fait que les banques centrales n'ont aucune marge de manoeuvre, que l'endettement est élevé et que, surtout, les populations sont dans une forme de rejet du modèle libéral, ce qui peut amener à un changement de paradigme avec une forme de déglobalisation", tempère Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam.

LA RÉCESSION FAIT PEUR

En attendant la prochaine crise financière, la crainte d'une récession pèse sur des marchés nerveux, même si la matérialisation du phénomène n'est pas pour tout de suite, selon la majorité des gérants et économistes.

"Cette récession semble être la plus attendue de l'histoire, on voit bien que tout le monde en parle", note Nicolas Forest.

"Quand vous regardez les différents signaux sur les marchés financiers, et notamment l'évolution de la courbe des taux aux Etats-Unis, on voit que les agents pensent même que la Fed devrait baisser les taux. Cela veut dire qu'une récession est largement anticipée et intégrée par les marchés, or il n'est pas du tout dit qu'elle va arriver", s'empresse-t-il d'ajouter.

Les risques politiques comme le Brexit, toujours sans solution, et les tensions entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux, Chine en tête, créeront sans doute encore des turbulences mais, selon John Greenwood, économiste en chef d'Invesco, "ce ne seront que de petites vagues face à la marée que représentera l'expansion record du cycle économique aux Etats-Unis."

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Il y a en effet une forte probabilité, selon lui, pour que la Fed, qui a évoqué la possibilité d'une pause dans le resserrement de sa politique, parvienne à maintenir l'économie américaine en piste pour encore plusieurs années d'expansion.

La reprise actuelle pourrait donc, dès juillet prochain, dépasser en longueur le cycle précédent de dix ans (de mars 1991 à mars 2001) et redonner de l'optimisme aux marchés, dit-il en écartant la menace d'une erreur de la banque centrale américaine dans le pilotage des anticipations.

La tonalité plus accommodante des banques centrales vaut également pour la BCE, qui vient d'arrêter ses rachats d'actifs mais ne peut ignorer les signes d'un tassement de la croissance dans la zone euro et risque d'avoir du mal à amorcer le relèvement de ses taux d'intérêt cette année.

David Zahn, responsable du marché obligataire européen chez Franklin Templeton Investment Management, pense même que l'institution de Francfort ne touchera pas à ses taux avant 2021.

Les marchés seraient donc exagérément pessimistes, comme le juge Florent Bronès, responsable de la stratégie d'investissement de BNP Paribas (PA:BNPP) Wealth Management, qui souligne que les fondamentaux de l'économie mondiale demeurent robustes et ne voit pas de récession à l'horizon.

"Les marchés sont à des niveaux qui, à notre sens, anticipent des récessions, notamment aux Etats-Unis, ce qui n'est pas du tout notre scénario, qui est celui d'un ralentissement de la croissance mondiale, notamment aux Etats-Unis, mais pas d'une récession", dit-il.

UNE CRISE ? QUELLE CRISE ?

La croissance n'est pas morte, ni pour l'économie ni pour les bénéfices, l'inflation reste contenue et les coûts de financement demeurent à des niveaux relativement bas, prolonge Stefan Kreuzkamp (DWS), qui n'anticipe pas de récession en 2019, et probablement pas en 2020 non plus.

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"Notre hypothèse est que la récession, quand elle arrivera, sera relativement modérée", dit-il.

Qui dit récession parle d'un phénomène se définissant techniquement par deux trimestres consécutifs de contraction économique. Une crise financière, elle, entraîne l'effondrement des actifs, à commencer par les indices boursiers.

"On peut envisager une crise financière sans récession mais par contre, il est difficile d'anticiper une récession sans impact sur les marchés", dit Nicolas Forest (Candriam).

"On peut tout à fait imaginer un ou deux trimestres de contraction économique donc de récession technique mais qui ne serait pas pour autant comparable à 2008. On pourrait avoir un moment difficile sur les marchés financiers sans nécessairement avoir de crise grave."

Si crise il devait y avoir, il est impossible de dire quelle forme elle prendrait, dit-il avant d'esquisser tout de même un scénario de moyen terme

"On peut tout à fait avoir des inquiétudes sur le marché actions et sur le marché du crédit, notamment en raison de la crainte d'une guerre commerciale, mais je pense que le plus grand risque que l'on a, c'est la montée du populisme", dit-il.

"Ce phénomène ne va pas forcément entraîner, au moins dans un premier temps, une récession au sens classique du terme. Par contre, cela peut nous conduire vers un monde où la croissance ralentit et où les marchés subissent davantage de turbulences."

(Edité par Marc Angrand)

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