Par David Wagner
Investing.com - Après avoir dépassé la barre clé des 1 600 dollars, le prix de l'or a flirté mercredi avec son plus haut niveau depuis sept ans, alors que les investisseurs continuent de consolider leurs positions dans le contexte de l'épidémie de coronavirus.
Le métal précieux a encore augmenté de 0,5 % pour s'échanger à environ 1 611,17 dollars l'once au cours de la matinée européenne de mercredi, se rapprochant des niveaux observés pour la dernière fois le 8 janvier après l'assassinat par les États-Unis du commandant militaire iranien Qasem Soleimani.
L'or a connu une dynamique positive en raison de l'inquiétude mondiale concernant les retombées économiques potentielles du coronavirus, qui a maintenant infecté plus de 74 000 personnes en Chine, tuant 2 004 personnes.
Toutefois, la récente flambée s'est poursuivie mercredi malgré l'élan positif observé sur les marchés boursiers mondiaux, la Chine reprenant le travail après des arrêts prolongés et le taux d'infection ralentissant mardi.
Cela pourrait s’expliquer par un manque de confiance des investisseurs dans la durabilité de la hausse des actions. Dans un environnement de taux bas, être investi sur les actions devient presque obligatoire pour obtenir des rendements.
En d’autres termes, les investisseurs doivent tolérer une plus grande prise de risque. Cela signifie également que plus ils craignent un retournement, plus ils se couvrent, notamment en achetant de l’or.
Ainsi, le métal jaune pourrait se retrouver dans une situation où la hausse des actions pourrait lui profiter (en augmentant le risque de correction), tout comme leur baisse (en matérialisant ce risque).
L'Or à 1700$ d'ici la fin de l'année?
Ainsi la hausse de l’or pourrait encore s’accentuer. C’est d’ailleurs ce que prévoient les analystes de Citi dans note de mercredi, dans laquelle la banque a revu à la hausse son objectif de prix de l'or sur six à douze mois à 1 700$ l’once et a revu à la hausse sa prévision de prix moyen de l'or pour 2020 dans son scénario de base de 1 575 $ à 1 640 $.
Les stratèges de Citi en matière de produits de base ont également prévu que de nouveaux sommets à 2000$ l’once seraient atteints dans les 12 à 24 mois à venir.
"La configuration des marchés d'options sur l'or et l'asymétrie des options d'achat rappellent l'année 2010/2011, lorsque l'or se négociait entre 1 800 et 1 900 $", indique la note.
« Pendant ce temps, le positionnement acheteur net sur l'or n'est qu'à la moitié des niveaux du pic de 2011. »
Tout en reconnaissant qu'un ralentissement de la demande physique en Asie, en particulier des ventes de bijoux, présente un certain risque de baisse, les analystes de Citi ont suggéré que ce risque serait probablement compensé par les entrées d'investisseurs et les achats d'or des banques centrales.