Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Depuis quelques séances, les investisseurs semblent revenir sur les valeurs dites « value », en particulier celles du secteur bancaire, pour le moins à la peine (ou en tout cas à la traîne) depuis de longs mois.
L’action BNP Paribas (PA:BNPP) a par exemple engrangé 14% en un mois, son homologue Société Générale (PA:SOGN) ayant quant à elle grimpé de plus de 20% dans cet intervalle.
Peu chères, procurant un bon rendement, ces actions ont quelques atouts à même de séduire les investisseurs, d’autant que les dernières décisions de la BCE sont de nature à soutenir le secteur.
Plus que la relance du « quantitative easing » et l’abaissement de dix points de base du taux de facilité de dépôt, la mise en place d’un système de rémunération par palier pour moduler les taux de dépôt des banques en récompensant celles qui jouent le jeu est une bonne nouvelle.
Des nuages persistants
Toutefois, au-delà de cette reprise qui me semble surtout d’ordre technique à ce stade, de grosses incertitudes persistent pour le secteur, au nombre de trois si on veut rester synthétique.
Primo, les marges d’intérêt restent sous pression dans un contexte où le crédit reste la principale source de revenus.
Secundo, le durcissement des règles prudentielles oblige les banques à disposer de toujours plus de capital. C’est l’un des enseignements qui ont été tirés de la crise des subprimes et tout indique que cette situation perdurera, Bruxelles s’orientant vers toujours plus de réglementation.
Tertio, la montée en puissance de la banque en ligne ne se dément pas, loin de là, avec un gain moyen de 14% en termes de nombre de clients sur l’année pour l’ensemble du secteur.
Certes, quelques-unes de ces grandes banques en ligne appartiennent aux « tauliers », à l’image de Boursorama, détenu par la Société Générale (PA:SOGN), ou encore d’Hello Bank, propriété de BNP Paribas (PA:BNPP). Toutefois, il existe bel et bien un phénomène de cannibalisation des clients qui aboutit à des restructurations au sein de ce qu’on appelle communément la banque de guichet, comme l’a annoncé la Société Générale cette année.
Il faut donc rester prudent et ne pas forcément s’attendre à ce que la dynamique haussière perdure pour un secteur bancaire dont la capitalisation globale ne représente plus que 6,5% du CAC40… Une faible pondération comparativement aux secteurs dits « growth » comme le luxe (18% de l’indice) et à un degré moindre l’aéronautique (9%), segment qui surfe sur la vigueur du transport aérien et sur les besoins nouveaux en terme d’avions.