Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La croissance française a ralenti au premier trimestre 2017, à +0,3% contre +0,5% fin 2016. L’acquis de croissance est donc de +0,7%, mais il s’agit d’un trompe l’oeil car la contribution des stocks est de +0,6% (sans les stocks, le PIB ressortait à -0,3% début 2017) ! C’est en fait tout bon ou tout mauvais. Soit les entreprises re-stockent en prévision d’une hausse des ventes, soit elles subissent une baisse de leurs ventes. A l’appui d’une lecture prudente de la croissance, il y a le chômage qui repasse au-dessus des 3,5 Mns (et 7 millions en données réelles, en agrégeant les « stages parking » qui ne débouchent sur aucun job). Il y a aussi les dépenses de consommation des ménages qui reculent de -0,4% en mars après -0,7% en février (le score global s’établit à +0,1% au T1).
L’élément rassurant vient des investissements qui progressent de +1,3%. En revanche, l’inflation n’atteint que +0,1% en mars et s’établit à +1,2% sur 12 mois. Enfin, nous avons « du costaud » du côté des mises en chantier de logements neufs : elles ont bondi de 18,5% au premier trimestre 2017 (soit +15,5% sur 12 mois à 394 000), et les permis de construire ont augmenté de 15,9% à 113 400 unités. Mais là encore, il y a un biais : il ne resterait pas grand chose de la hausse des mises en chantier sans les secteurs bénéficiant d’incitations fiscales. Les ventes de résidences étudiantes et troisième âge (Pinel) ont explosé +27,5%.