Le géant public brésilien Petrobras (SA:PETR4), qui a dégagé un bénéfice net de sept milliards de dollars l’année passée, vient de mettre à contribution les investisseurs en abondant une émission obligataire existante et en plaçant une nouvelle souche à long terme.
Dans le détail, le fleuron de l'économie brésilienne a abondé de 100 millions de dollars son émission à dix ans assortie d’un coupon fixe de 5,75%.
La taille d'émission se voit ainsi portée à près de trois milliards de dollars, de quoi assurer la liquidité des titres à l'achat comme à la vente sur le secondaire.
Ce « tapering » a été pricé à un cours avoisinant les 99% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 5,84%.
En parallèle, Petrobras Global Finance BV a émis un nouvel emprunt pour un montant de 2,25 milliards de dollars, qu’il s’engage à rembourser dans trente ans et à rémunérer par un coupon de 6,90%.
Précisons que les agences de notation considèrent la dette de Petrobras, plus grand émetteur d’obligations en dollar des pays émergents, comme spéculative, Standard & Poor’s pour ne citer qu’elle lui attribuant un rating « BB- ».
Notons enfin que la coupure, fixée à chaque fois à 2.000 dollars, rend ces titres accessibles au plus grand nombre.
Retour aux bénéfices, après cinq années dans le rouge
Ce refinancement sollicité auprès des investisseurs internationaux intervenait quelques jours après que Petrobras ait rendu public ses comptes financiers annuels 2018, exercice qu’il a clôturé sur un bénéfice net de sept milliards de dollars.
Il s’agit du premier exercice dans le vert depuis cinq ans pour le pétrolier, qui confirme son redressement après avoir été au cœur d’un scandale de corruption qui entraina le gouvernement brésilien.
Nommé en début d’année par le nouveau Président brésilien Jair Bolsonaro, Roberto Castello Branco, président de la compagnie pétrolière, a indiqué dans ce sens que « les résultats réalisés par Petrobras en 2018 avaient été indiscutablement les meilleurs de ces dernières années ».
Le communiqué de presse de l’entreprise souligne que « cette performance découle, entre autres, de marges plus importantes dans les ventes de dérivés au Brésil et dans les exportations de pétrole brut ».
Il pointe également la hausse du cours du baril de Brent et la valorisation du dollar qui lui a été bénéfique.
Les obligataires à l'achat
La réduction des dépenses liées au paiement des intérêts, grâce à la réduction de l'endettement, a également influencé positivement les états financiers de l’entreprise, poursuit le management.
A ce titre, la dette du pétrolier totalisait au 31 décembre un peu moins de 70 milliards de dollars, en diminution de 18% sur un an.
La meilleure tenue des performances opératinnelles de Petrobras se reflète d'ailleurs sur le marché obligataire, où l’on constate une baisse continue des rendements, ce qui signifie que les investisseurs exigent une rémunération moins élevée que par le passé pour bien vouloir détenir de la dette du groupe brésilien.