Dans le cadre du rachat du groupe pharmaceutique italien Recordati SpA par le fonds de private equity CVC, Rossini Sarl a négocié vendredi le placement de deux tranches obligataires, pour un montant de 650 millions d’euros chacune.
C’est aussi la plus grosse opération sur le marché de la dette ‘high yield’ depuis avril dernier, les deux nouvelles obligations bénéficiant d’un rating ‘B3’ chez Moody’s. Autre point commun : la coupure de 100.000 euros en nominal.
La première tranche porte un coupon fixe de 6,75% et une maturité égale au 30 octobre 2025. L’investisseur qui le souhaite peut l’acheter à 100,46% du nominal, correspondant à un rendement de 6,67%. Précisons que l’émetteur, Rossini Sarl, dispose d’une option de rachat par anticipation pour la première fois en octobre 2021 à 103,375%. En cas de rappel de l’emprunt dans trois ans, le rendement est porté à 7,59%.
La seconde tranche est rémunérée par un coupon variable, indexé sur l’Euribor à trois mois augmenté d’une prime de 625 points de base (6,25%). L’émetteur dispose ici de la possibilité de rappeler son emprunt dès octobre 2019, date de versement du prochain et premier coupon… Actuellement, l’obligation peut être achetée à 100,22% du nominal.
Ces deux tranches ont été émises par Rossini Sarl, une structure spécifiquement créée et contrôlée par un consortium d’investisseurs emmené par CVC Capital Partners, dans le cadre du rachat de Fimei SpA, la société holding qui détient 51,8% de Recordati SpA, pour un peu plus de 3 milliards d’euros.
Cette opération peut être assimilée à une opération de type LBO qui est un montage financier qui permet à l’acheteur (le consortium d’investisseurs réuni autour de CVC Capital Partners) de réaliser son acquisition en apportant un montant limité du prix d’achat, le solde étant financé en ayant recours à l’endettement de la société cible (Recordati SpA) notamment. Les bénéfices et les cash-flows de cette dernière servent alors à rembourser les dettes obligataires et bancaires contractées. Étant donné ce montage particulier et la hausse de l’endettement de la société cible, les émissions issues d’opérations de type LBO sont la plupart du temps bien rémunérées, pour compenser le risque pris par l’investisseur.
Fondée en 1926 et basée à Milan, Recordati se concentre sur le développement, la fabrication et la commercialisation de produits pharmaceutiques pour les soins spécialisés et primaires, ainsi que les médicaments pour le traitement des maladies rares, ultra-rares et orphelines.
L’entreprise pharmaceutique italienne qui emploie 4.100 personnes a généré l’année dernière un chiffre d’affaires de 1,29 milliard d’euros et un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 455 millions d’euros. Au premier semestre, son chiffre d’affaires a été de 696 millions d’euros (+7% sur un an) et l’Ebitda de 260 millions (+16%). Sa dette nette s’élevait à 556 millions.
Cotée à Milan, Recordati affiche une capitalisation boursière de l’ordre de 6,2 milliards d’euros.