Début mai, quelques heures après avoir annoncé son projet de fusion avec l’américain Sprint, T-Mobile USA a publié ses résultats trimestriels. Oblis revient sur l’essentiel des chiffres publiés et la réaction des créanciers.
Le chiffre d’affaires de la filiale de Deutsche Telekom (DE:DTEGn) a atteint 10,46 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l’année, contre 9,61 milliards sur la même période un an avant, selon le communiqué publié. C’est mieux que les attentes moyennes de 10,35 milliards de dollars des analystes du consensus Thomson Reuters I/B/E/S.
Le bénéfice s’est établi à 671 millions de dollars, ou 0,78 dollar par action. Il recule sur un an, mais il est supérieur aux 71 centimes visés par Wall Street.
Ces chiffres s’expliquent par une hausse du 1,4 million du nombre d’abonnés, conforme aux attentes. Il s’agit du vingtième trimestre consécutif ou l’opérateur télécom enregistre une hausse supérieure à un million.
Déception par contre au niveau de la clientèle « postpaid » (avec facture), considérée comme la plus lucrative. Elle s’est accrue de 617 millions de comptes, alors qu’au début 2017 T-Mobile USA avait réussi à capter 800 millions de clients supplémentaires.
Selon Reuters, l’opérateur a expliqué ce ralentissement par l’arrivée tardive du Samsung (KS:005930) S9, alors que la commercialisation d’un nouveau smartphone attire en général une clientèle supplémentaire.
Chute de l’action
Si le bilan trimestriel a été perçu de manière positive par les investisseurs, les inquiétudes liées à la fusion entre T-Mobile USA et Sprint ont visiblement pris le dessus.
Le rapprochement entre les deux entités – une opération de 26 milliards de dollars censée donner naissance à un acteur dominant dans le secteur de la téléphonie mobile, de la vidéo et de l'internet à large bande aux États-Unis – risque en effet de rencontrer l’opposition du régulateur américain. En clair : le deal n’est pas encore acquis et de nombreuses questions se posent encore (quid d’éventuelles cessions d’actifs…) malgré l’optimisme affiché par la direction de la filiale allemande.
L’action du groupe télécom américain a chuté dans la foulée de l’annonce du projet de fusion, comme le montre le graphique ci-dessous.
Repli des obligations
Au niveau obligataire, certains investisseurs ont préféré solder leurs positions face aux nombreuses incertitudes liées à l’opération et dans un contexte plus global de remontée des taux d’intérêt aux États-Unis.
Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation T-Mobile USA d’une maturité égale au 1er février 2026 et d’un coupon de 4,5% se négocie désormais à 93% du nominal, contre 96% à la veille de l’annonce de la fusion. Cette souche obligataire offre un rendement de 5,52%, par coupure(s) de 2.000 dollars. Son rating est « BB+ » (« high yield ») chez Standard & Poor’s.