Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
D’importants craquements se sont faits entendre lundi sur les marchés actions, qui ont signé une deuxième baisse consécutive le lendemain et paraissent assez nerveux à l’entame du dernier mois de l’année.
Les investisseurs n’ont que modérément apprécié la publication d’un ISM manufacturier américain – c’est un marqueur important et encore très suivi – en recul de 0,2 point à 48,1 points en novembre, alors que le consensus des économistes escomptait au contraire une progression. Sans parler du nouveau « coup de pression » de l’administration Trump, désireuse de rendre la monnaie de leur pièce à tous ceux qui veulent taxer les GAFA, et qui continue à souffler le chaud et le froid concernant la signature d’un accord commercial avec la Chine. Aux dernières nouvelles, l’insaisissable président américain a indiqué qu’il n’était « pas pressé » et pourrait attendre 2020.
Le newsflow macroéconomique étant à présent posé, en tout cas dans les grandes lignes, je vous propose de faire un point rapide pour tenter de déterminer où sont les filets de sécurité, les supports et de savoir si l’attaque baissière des deux dernières séances relève de la correction « classique » après des mois d’ascension.
Pour ce faire, observons les comportements du S&P500 et du CAC40.
Concernant l’indice élargi américain, le premier support d’envergure se situe dans la zone des 3 000 points, soit environ 2% plus bas que les cours de clôture d’hier soir. Son décrochage ne s’est pas fait n’importe où, ni n’importe comment, mais très exactement sur l’axe (vert puis rouge sur le graphique ci-après) de l’ancien support devenu résistance. La flèche bleue matérialise ici le point d’impact :
Ainsi le prochain support d’importance n’est-il autre que l’ancienne résistance des 3 000 points – devenue support donc – « R -> S » ci-dessus et si le S&P500 consolide jusque-là, la moyenne mobile 150 jours (MM150), qui est toujours haussière à ce stade, devrait elle aussi arriver en support.
Le chant du cygne sur le S&P500 avant 2020 ?
Jusqu’à cette zone, il n’y a pas lieu de paniquer, d’autant que le comportement des volumes (la pastille en bleu), en repli, traduit davantage un retrait des acheteurs qu’un flux vendeur. Dans le cas contraire, en effet, ils auraient gonflé…
Gardons néanmoins bien en tête que nous sommes ici en vue de court terme et que nous n’avons que quelques heures de recul pour tenter d’analyser le mouvement de façon plus détaillée, mais voilà en tout cas la première ligne de défense à surveiller.
Maintenant, si rebond il devait y avoir, celui-ci sera sans doute de court terme et je m’attends à ce que les choses se compliquent singulièrement en 2020. J’aurai l’occasion de développer ma pensée ultérieurement…
Du côté du marché parisien, le décrochage du CAC40 a été plus brutal qu’à Wall Street. En revanche, l’ancienne résistance devenue support (« R->S » sur le second graphique) a été brièvement touchée (la flèche orange) et l’indice a amorcé un net rebond ce matin, sans toutefois effacer la totalité des pertes enregistrées depuis lundi.
Cette zone de support (le rectangle vert) s’étend jusqu’à grosso modo 5 630 points, c’est-à-dire 2% plus bas que les cours actuels. Comme pour le S&P500.
Très mauvais karma à moyen terme en revanche pour l’indice de référence à la Bourse de Paris qui lors de son « excès » pourrait bien avoir commis un « break out fail », autrement dit une cassure (à la hausse) de la résistance du canal haussier (les segments rouges) suivie d’une invalidation.
Nous sommes ici en vue hebdomadaire et la semaine est loin d’être finie, mais si ce « break out fail » devait se confirmer, ce serait un très mauvais signal…
Tout rebond de court terme sera alors à mon sens une opportunité pour prendre ses profits.
A vendredi pour de plus amples détails,
Gilles