Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Il existe un lien de cause à effet entre Airbus Group (PA:AIR) et LVMH (PA:LVMH), indépendamment de leurs profils similaires (le constructeur aéronautique et le géant du luxe sont tous les deux des valeurs dites « growth », de croissance).
Alors que Boeing (NYSE:BA) est en difficulté en raison de l’immobilisation prolongée du 737 MAX, les Etats-Unis étaient d’autant plus déterminés à frapper son concurrent, ciblé de longue date et auquel ils reprochent d’avoir perçu des subventions illégales de Bruxelles. L’OMC vient de leur donner raison et autorise de facto Washington à utiliser son arme favorite du moment : la mise en place de tarifs douaniers.
Moyennant quoi, les composants et produits aéronautiques devraient être surtaxés, tout comme d’autres secteurs qui participent directement du savoir-faire français : le vin et le luxe.
Kering (PA:PRTP) – une valeur grâce à laquelle les abonnés à La Lettre PEA viennent tout de même d’engranger une plus-value d’un peu plus de 9% en l’espace de quelques jours – et LVMH (PA:LVMH) apparaissent donc aujourd’hui sous la menace.
L’objectif de cours moyen des analystes sondés par Reuters qui suivent la valeur ressort actuellement à 388 €, un niveau qui vient d’être touché (la pastille rouge ci-dessous) et qui, d’un point de vue graphique, correspond à la rencontre de la résistance oblique du canal haussier et de la résistance horizontale (le rectangle rouge « R »).
L’action avait de surcroît déjà amorcé un début de consolidation avant la décision de l’OMC, laquelle risque fort de ne pas arranger les choses.
Pour le moment, l’action LVMH (PA:LVMH) est toujours positionnée dans une dynamique haussière de court terme, comme l’illustre le canal bleu dans le petit encart « vue court terme ». En revanche, ledit canal est maintenant menacé.
Il existe un support intermédiaire (« S.I ») qui a déjà réussi à retenir une fois les cours et se situe autour des 350/355 €. Dans l’hypothèse d’une cassure de ces niveaux, le prochain support « sérieux » se trouve dans la région des 310 € (le support « S » ), soit une quinzaine de pour cent plus bas.
Attention, LVMH (PA:LVMH) étant la plus grosse capitalisation du CAC (le groupe pèse à lui seul 11% de l’indice) et Airbus Group (PA:AIR) se situant en cinquième position, le CAC40 serait certainement davantage sous pression si d’aventure ces deux valeurs devaient être touchées par une série de taxes.
Avec pour effet collatéral des « grosses mains » qui s’emploieraient à soutenir l’indice, par exemple en se reportant sur Total (PA:TOTF) (qui figure également au portefeuille de La Lettre PEA d’Eric Lewin) et Sanofi…