Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
122 Mds€… Voilà la capitalisation boursière de LVMH (PA:LVMH). Le groupe de Luxe passe devant Total (PA:TOTF) (116 Mds€) et Sanofi (PA:SASY) (106 Mds€). Tout s’est joué cette année pour LVMH, avec en soutien des performances économiques de très bonne facture : sur le troisième trimestre 2017, sa croissance organique a atteint 12% alors que le consensus, lui, tablait sur 9%. C’est la division Mode et Maroquinerie qui tire ainsi les résultats : elle représente à elle seule plus de 50% du résultat opérationnel et affiche une croissance dynamique de 13%. Mais les Parfums et les Montres ne sont pas en reste avec respectivement +17% et +14%…
▶ LVMH rend le luxe plus abordable
Comme vous pouvez le constater, la première capitalisation boursière française ne connaît pas la crise. Le conflit larvé entre les Etats-Unis et la Corée du Nord n’a pas joué sur la consommation asiatique puisqu’en Asie, la croissance organique a atteint 21% sur le T3 2017 – soit une belle accélération eu égard aux 18% enregistrés sur le premier semestre. La classe moyenne supérieure asiatique préfère LVMH dont les produits sont beaucoup moins chers que ceux de Hermès (PA:HRMS). Et c’est tout à son avantage. Tenez, le week-end dernier, j’ai été faire le tour des boutiques de luxe de la capitale, histoire de faire le point sur les prix pratiqués. Eh bien, alors qu’il est tout à fait possible de trouver chez LVMH des sacs entre 600€ et 800€, il difficile d’en trouver sous les 2 500€ chez Hermès. Ainsi la force de LVMH est de rendre le luxe un peu plus accessible. Du coup les comptes en profitent et, bien évidemment, le titre aussi. Il est actuellement sur ses plus-hauts historiques et a pris plus de 600% depuis la reprise de 2009 !
La question à se poser est donc : en Bourse comme ailleurs, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Mais les gérants auront-ils envie de sortir du dossier alors que la croissance est toujours là ?
▶ LVMH nouvelle valeur père de famille ?
Samedi, soir après ma tournée des boutiques de luxe, je me suis rendu à un dîner auquel j’étais invité. Alors que nous parlions des marchés avec des amis gérants, l’un d’eux, actuellement chez Axa, m’a dit : « Air Liquide (PA:AIRP) n’est plus la valeur père de famille, maintenant c’est LVMH… Il faut que tu en parles à tes lecteurs. Cette entreprise est inarrêtable… Avec un gearing de 14% et des fonds propres de 26 Mds€, elle peut mettre sur la table 20 Mds€ pour une acquisition. » Un montant énorme qui montre l’importante force de frappe financière de ce leader mondial du luxe.
Restent quelques questions en suspens. Quid de la succession de Bernard Arnault ? A presque 69 ans, le P-DG du groupe doit certainement commencer à se poser la question. Et puis, il serait intéressant de connaître la rentabilité du groupe marque par marque car LVMH raisonne par métier et non par marque… Berluti, la célèbre marque de chaussures, est-elle rentable ? Où en est-on de Loro Piana acquis en 2013 ? Bon vous allez me trouver pointilleux, mais il faut bien aller chercher la petite bête dans de tels dossiers.