Quand une société aussi crédible et populaire qu’Apple (NASDAQ:AAPL) rate ses objectifs, les dégâts peuvent être difficiles à réparer. Mercredi dernier, après la clôture des marchés, Tim Cook, le patron d’Apple a prévenu que la société raterait largement son objectif de ventes lors de la publication trimestrielle qui aura lieu le mois prochain.
Dans une lettre aux investisseurs, il a toutefois essayé de rassurer :
« Nous gérons Apple sur le long terme, et Apple a toujours su utiliser les périodes d’adversité pour ré-examiner notre approche, pour mettre à contribution notre culture de flexibilité, d’adaptabilité et de créativité pour déboucher sur des résultats encore meilleurs ».
L’avertissement d’Apple a pris les marchés par surprise, et à l’ouverture des marchés US jeudi, les investisseurs se sont délestés des titres Apple. A la clôture, le titre perdait environ 10%, sa plus forte chute en 6 ans.
Ce qui explique l’ampleur de cette chute est le timing de l’annonce, à peine deux mois après qu’Apple se soit montrée optimiste au sujet des ventes de son principal produit, l’iPhone, au cours de la publication de ses derniers résultats trimestriels début novembre.
C’est la première fois en près de deux décennies qu’Apple abaisse ses prévisions de chiffre d’affaires, anticipant des ventes atteignant 84 milliards de Dollars pour le trimestre se terminant le 29 décembre, contre une estimation de 89-93 milliards de dollars, en raison du ralentissement économique en Chine.
La grande question pour les investisseurs, évidemment, est de savoir s’il s’agit d’un accident passager, ou du début d’une spirale baissière.
Des défis à relever
L’environnement actuel met en lumière les défis fondamentaux que la société doit relever pour atteindre le prochain stade de sa croissance, à savoir convaincre les consommateurs qu’ils devraient payer davantage pour les iPhones, à une époque où l’industrie des smartphones a atteint son apogée, et que des concurrents moins chers inondent le marché.
En effet, le prix moyen d’un iPhone est 5 fois supérieur au prix moyen d’un smartphone non-Apple selon une récente étude du Wall Street Journal.
De plus, le cycle de vie des smartphones s’allonge. Quatre ans auparavant, les consommateurs US changeait de smartphone tous les 24.4 mois en moyenne selon BayStreet Research LLC. Ce chiffre est passé à 36 mois pour le trimestre qui vient de se terminer selon les estimations de la firme, qui prévoit une poursuite de la tendance, anticipant un rythme de renouvellement moyen de 38.7 mois pour 2019.
De ce fait, on peut estimer qu’une amélioration de la situation économique mondiale, par exemple avec une résolution du conflit commercial Chine-USA ne changerait pas drastiquement les perspectives d’Apple.
Nous restons cependant optimistes au sujet de l’expansion future d’Apple, et de son pouvoir massif d’innovation. Nous pensons qu’il s’agit d’un facteur fondamental clé dont le marché ne tient pas vraiment compte actuellement.
Il est en effet difficile de croire que la société aurait subitement perdu sa capacité à étonner ses clients grâce aux améliorations de ses produits, et au développement de nouveaux produits, et de fonctionnalités révolutionnaires.
Et en ce qui concerne la Chine, Apple a par le passé surmonté de nombreux challenges dans cette arène difficile. Les ventes ont chuté en 2016 et 2017 dans le pays, mais globalement, la trajectoire reste positive.
Il existe par ailleurs un autre levier potentiel de croissance pour Apple : l’Inde. Le sous-continent reste le plus gros marché vierge pour Apple, les iPhones ne représentant que 1% des ventes dans le pays.
La société pourrait progresser sur ce marché en fabriquant ses appareil localement et en ouvrant ses propres magasins, deux facteurs qui ont été cités pour expliquer le fait qu’Aplle soit presque absent du marché.
Apple reste un leader en matière d’innovation dans l’industrie du smatphone. Si l’industrie est à l’aube d’un changement majeur, c’est sans doute Apple qui sera la société la mieux placée pour s’adapter, grâce à ses caisses bien remplies et à sa capacité à innover.
De plus, la société dispose de nombreux autres produits, comme les smartwatch, les services musicaux, l’App Store, et bientôt peut-être selon les rumeurs, une voiture Apple qui pourrait être lancée entre 2023 et 2025.
Conclusion
Les investisseurs les plus réputés du monde, y compris Warren Buffet, croient au business model d’Apple et à pensent que la société est un solide investissement à long terme.
Comme nous l’avons conseillé plusieurs fois, il ne faut pas vendre une action solide sur le long terme en raison de reculs temporaires. C’est particulièrement vrai pour Apple. De ce fait, la récente chute pourrait bien constituer une opportunité de se positionner ou de se renforcer, pour un horizon d’investissement à long terme.
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