Focus cette semaine sur Frontier Communications, un opérateur télécom américain à destination des communautés urbaines, suburbaines et rurales dans 29 états américains.
Frontier offre une variété de services aux clients résidentiels sur ses réseaux de fibre optique et de cuivre, incluant la vidéo, l’Internet à haut débit ou encore des services vocaux. Pour autant, la compagnie de télécom est confrontée au déclin de l’attrait des lignes de téléphone fixe auprès de la clientèle, cette dernière privilégiant les connexions sans fil dans un contexte de développement des nouvelles technologies.
En parallèle, l’opérateur télécom doit également assumer le déclin des populations dans les zones rurales. Et à l’inverse des grands opérateurs de téléphonie aux États-Unis, il ne peut compter sur d’importantes activités dans le sans-fil, sur une présence dans les grandes villes, sur des entreprises d’envergure parmi sa clientèle ou encore sur des activités annexes (comme des services de télévision par exemple).
Endettement et suspension du dividende
Le groupe a bien procédé à des acquisitions ces dernières années pour maintenir son chiffre d’affaires, en rachetant des activités lignes fixes à Verizon (NYSE:VZ) et AT&T (NYSE:T), pour freiner l’érosion de sa clientèle, mais au prix d’une hausse de sa dette. Un endettement (17 milliards de dollars fin décembre 2017) qu’il doit maintenant gérer.
C’est dans ce contexte que Frontier a annoncé la suppression de son dividende lors de la présentation de ses résultats annuels le 27 février dernier, marqués par un chiffre d’affaires de 9,13 milliards de dollars (+2,61% sur un an). « Cette suspension permettra de disposer de 250 millions de dollars de plus chaque année pour accélérer le désendettement », a précisé le groupe dans son communiqué.
L’information a été mal reçue à Wall Street : l’action a chuté de 24% à 7 dollars le jour de l’annonce. Elle a légèrement progressé depuis lors, aux alentours des 8 dollars, portant la capitalisation boursière à 630 millions.
Les analystes répertoriés par l'agence Bloomberg ne sont guère positifs sur la valeur : un seul d’entre eux considère qu'il faut acheter l'action, dix pensent qu'il faut la garder et six recommandent de vendre. Ensemble, ils anticipent un cours médian de 8,72 dollars pour d’ici 12 mois.
Avec les encouragements de Fitch Ratings
Fitch Ratings est un peu plus encourageant. Même si l’agence de notation a réduit son rating à « B », pour refléter les prévisions prudentes et l’environnement difficile pour les fournisseurs de ligne fixe, la note est affublée d’une perspective positive. Cette dernière reflète les efforts déployés par Frontier pour contenir le taux de désabonnement, réduire les coûts, préserver la trésorerie (en supprimant le dividende) et allonger la maturité de la dette.
Frontier a lancé une offre de rachat sur des titres existants dont les maturités s’étalent entre 2020 et 2023 et des coupons compris entre 6,25% et 10,5%. Il a financé cette opération en empruntant 1,6 milliard de dollars sur le marché obligataire, à rembourser en avril 2026 et en proposant un coupon de 8,5%.
Cette nouvelle obligation peut être achetée à 100% du nominal, par coupures de 2.000 dollars. Elle bénéficie d’un rating « B+ » chez Standard & Poor’s. L’émetteur dispose d’un call le 15 mars 2021 (à 104,31%), ce qui porte le rendement à 9,75% en cas de rachat par anticipation dans 3 ans.