Par Kathy Lien, directrice générale de la stratégie de change de BK Asset Management
Le Dow Jones est revenu proche de niveaux records hier, même si l'Organisation mondiale de la santé a confirmé 3 100 nouveaux cas en Chine au cours des dernières 24 heures. Deux paquebots de croisière sont également en quarantaine en Asie, où plus de 5 000 passagers sont bloqués. On pourrait penser que de tels rapports feraient baisser les actions et les devises.
C'était sans compter sur les informations d'un média chinois, qui a rapporté qu'une équipe de recherche avait trouvé un médicament efficace pour traiter les personnes atteintes du virus. Bien que l'Organisation mondiale de la santé se soit exprimée quelques heures plus tard pour réfuter l'existence de médicaments efficaces, les investisseurs ont haussé les épaules en faveur de l'optimisme. Le virus finira par atteindre un pic et, avec la course mondiale pour développer un traitement contre le coronavirus, des progrès pourraient être annoncés plus tôt que prévu. Mais nous n'en sommes pas encore là, de sorte que le rallye est, au mieux, fragile.
Cela dit, les actifs américains et le dollar américain en particulier ont bénéficié de données plus solides. L'activité du secteur des services s'est accélérée en début d'année, l'indice ISM non manufacturier passant de 54,9 à 55,5. Le rapport ADP (NASDAQ:PA:ADP) a également enregistré le plus grand mois de croissance de l'emploi dans le secteur privé depuis plus de 4 ans. Toutefois, selon les détails de l'ISM non manufacturier, la croissance de l'emploi a ralenti et le déficit commercial s'est creusé.
Les investisseurs tournent désormais leur regard vers le rapport NFP attendu demain, mais celui-ci sera-t-il réellement important? Le rapport de ce mois-ci n'inclura pas l'impact du coronavirus et il n'affectera certainement pas les plans politiques à court terme de la banque centrale.
On notera également que la monnaie la plus performante hier a été le dollar. Le pire a été l'euro, qui a clôturé en dessous de 1,10 pour la première fois en près de 4 mois. Les données de la zone euro ont été mitigées. Alors que les indices PMI du secteur des services et les indices composites ont été révisés à la hausse, les ventes au détail ont fortement baissé en décembre. Cela n'a pas été une grande surprise, compte tenu de la faiblesse de la demande allemande et française précédemment signalée.
Dans le même temps, les commentaires de la présidente de la BCE, Mme Lagarde, n'étaient pas encourageants. Elle a déclaré que le changement climatique affectera la politique monétaire et que le coronavirus ajoute une nouvelle couche d'incertitude. Considérant que le marché a interprété la dernière réunion de la BCE comme plus dovish, ces inquiétudes ne font qu'ajouter à ses préoccupations. Avec 1,10 cassé, le prochain arrêt pour l'EUR/USD pourrait être 1,0925.