Il devient de plus en plus difficile de rester positif à propos du deuxième fabricant de puces au monde, Intel (NASDAQ: INTC) de nos jours. La société est en train de perdre certains de ses plus gros clients, tandis que de plus petits concurrents empiètent sur son arrière-cour.
Cette situation alarmante a eu de lourdes conséquences sur le titre en bourse. Il a chuté d'environ 14% au cours des trois derniers mois et a clôturé en baisse pour la troisième session consécutive hier à 47,75$. Il a nettement sous-performé l'indice de référence du secteur, le Philadelphia Semiconductor Index, qui est demeuré relativement inchangé par rapport au trimestre écoulé.
Et en plus du ralentissement cyclique qui frappe l’industrie des semi-conducteurs cette année, Intel doit faire face à de graves problèmes. La société est confrontée à un environnement concurrentiel difficile dans un secteur qui s'efforce de produire les puces les plus petites, les plus efficaces et les plus puissantes dans les volumes les plus élevés.
Les problèmes de fabrication d’Intel
Les dernières informations de la société suggèrent qu’elle est en train de prendre du retard dans cette course, ouvrant la porte aux rivaux pour menacer son quasi monopole sur les marchés des ordinateurs personnels et des serveurs. Le principal souci des investisseurs d’Intel est que les problèmes de fabrication sont assez répandus et entraînent un ralentissement même dans les unités les plus établies de la société.
L’année dernière, les investisseurs ont été déçus quand Intel a confirmé qu’il ne produirait pas en masse les semi-conducteurs fabriqués avec la technologie 10 nanomètres avant la fin de cette année. Vivek Araya, analyste chez Merrill Lynch, a déclaré à l'époque que les offres rivales telles que Taiwan Semiconductor Manufacturing (NYSE: TSM) et AMD avaient la possibilité de "dépasser" Intel en déployant leurs propres puces moins chères et plus performantes.
La pénurie de pièces de l’unité PC de la société s’ajoute aux difficultés d’Intel des derniers mois. Ces pénuries devraient se poursuivre pendant le premier semestre de l’année, ce qui nuira à la croissance des ventes et aux marges brutes. Lors de sa première publication des bénéfices en avril en tant que PDG, Bob Swan a réduit les prévisions pour l’année, citant principalement les effets de la tarification insuffisante de la mémoire et de la baisse de la demande de processeurs de serveurs.
Plus tard dans la semaine, il a déclaré à une réunion d’analystes que la croissance d’Intel se situerait dans la fourchette «basse à un chiffre» au cours des trois prochaines années, les marges brutes étant également mises à rude épreuve, alors qu’Intel tente de résoudre ses problèmes de fabrication.
Toutefois, après que le cours de l’action de la société ait glissé d’environ 20% par rapport au sommet de 52 semaines enregistré cette année, les actions d’Intel semblent bon marché pour plusieurs analystes. Avec un multiple du ratio cours/bénéfice d'environ 10,68, le ratio le plus bas depuis 2015, et un rendement de dividende d'environ 2,60%, la valorisation d'Intel semble attrayante pour certains. Cette évaluation présente toutefois un risque important: un autre ajustement à la baisse des prévisions de revenus pourrait être imminent lorsque la société publiera ses résultats du deuxième trimestre le 25 juillet.
Selon une note récente de la société de recherche Raymond James, le différend commercial persistant qui a abouti à un droit de douane de 25% sur les produits chinois et l'ajout à la liste noire américaine de Huawei Technologies Co. vont probablement déclencher une série d'avertissements sur les bénéfices dans l'industrie des semi-conducteurs.
En résumé
Malgré la forte correction, nous ne croyons pas que le moment soit propice pour parier sur le titre Intel. Il existe un potentiel croissant de détérioration de la confiance des investisseurs, en particulier si les sociétés de puces réduisent davantage leurs prévisions de bénéfices pour le second semestre. Cela, à notre avis, pourrait fournir une équation plus convaincante risque/bénéfice pour construire une position à long terme dans Intel. Jusque-là, les investisseurs devraient attendre.