Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Depuis le début de l’année, la date du 11 mai était à « sauver » pour la plus célèbre des cryptomonnaies, avec un troisième halving (« minage ») dans la nuit de lundi à mardi.
L’événement, qui consiste en un ralentissement du rythme de création de la devise virtuelle, se reproduit tous les quatre ans et c’est la troisième fois qu’il survient dans l’histoire du bitcoin. Pour autant, les attentes étaient sans doute trop fortes à son sujet.
En effet, comme l’a souligné le CME Group (Chicago Mercantile Exchange étant l’une des plus grandes Bourses de produits dérivés au monde), les mineurs, souvent considérés comme les plus gros revendeurs potentiels de bitcoin, ont aujourd’hui beaucoup plus de moyens à leur disposition afin de couvrir le risque lié aux fluctuations de prix. Cela n’était pas à leur portée en 2016, ni a fortiori en 2012 à l’occasion des deux premiers halving.
Concrètement, tout comme un investisseur actions de moyen terme à même de couvrir son portefeuille boursier à court terme à l’aide de contrats futures ou de produits dérivés (type BX4 ou autres certificats warrants et Turbos), un « mineur » peut lui aussi avoir recours à des contrats futures (depuis 2019, date de leur arrivée) afin de se prémunir contre un trou d’air sur les marchés. De fait, il n’est plus tenu de revendre à tout prix ses bitcoin en cas de mauvaise orientation des cours à brève échéance.
La nouvelle est vendue
Sur le plan graphique, il apparaît qu’après avoir « acheté la rumeur » (ou en tout cas la perspective du halving) depuis le début de l’année, et en particulier depuis le trou d’air de la mi-mars, les opérateurs vendent la nouvelle depuis le week-end dernier. Avec, techniquement parlant, un échec assez net dans la zone de résistance des 10 000 $.
Cette région de prix correspond à la fois au contact avec la borne haute de la large figure en place à moyen terme (visible en pointillés noirs sur mon graphique journalier ci-dessous), mais aussi à une importante zone de résistance horizontale testée à plusieurs reprises depuis la fin de l’année dernière (cf. le rectangle noir ci-dessous).
Un franchissement de cette zone dure sera assurément tout l’enjeu des prochaines semaines sur le marché des cryptomonnaies.
Et si celui-ci devait se produire, cela ouvrirait clairement la voie à un probable retour vers les sommets de l’an dernier, soit au-dessus des 13 000 $.