Starbucks (NASDAQ: SBUX) a affiché un parcours remarquable depuis l’été dernier.
Les actions de la chaîne de café qui vend les populaires Frappuccinos et les lattés épicés à la citrouille ont atteint un record de 99,76$ le 26 juillet, après avoir grimpé de plus de 100% depuis la fin juin 2018, récompensant ainsi les investisseurs qui n'ont pas perdu patience lors de la longue période de baisse qui a précédé ce mouvement de hausse sur plusieurs mois. Les actions ont légèrement reculé depuis pour clôturer vendredi à 95,74$.
Cependant, la confiance que les investisseurs portent à cette chaîne de cafés est à nouveau mise à l'épreuve après que la société ait averti la semaine dernière que le rythme de croissance des bénéfices qui alimentait cette reprise ralentirait au cours du prochain exercice et que la société ne serait pas aussi agressive que précédemment dans son plan d'achat d'actions.
Le directeur financier, Pat Grismer, a déclaré lors de la conférence sur le commerce de détail de Goldman Sachs (NYSE:GS) que le bénéfice par action de l'exercice 2020 serait inférieur à son "modèle de croissance continue de 10%". Grismer a déclaré que des avantages fiscaux ponctuels de l’exercice 2019 constitueront un obstacle majeur à la croissance des bénéfices l’année prochaine. Il a également déclaré que les rachats d’actions d’environ 2 milliards de dollars effectués par la société au cours de l’exercice 2019 ne seraient plus possibles dans une telle ampleur en 2020.
Au cours des derniers trimestres, Starbucks a généré une croissance des bénéfices supérieure aux attentes, rendant les investisseurs assez optimistes pour ce titre et laissant espérer que le redressement de la société maintienne sa dynamique de croissance.
Pour le trimestre clôturé en juin, Starbucks a enregistré la croissance de ses ventes mondiales la plus rapide des trois dernières années, aidée par de solides gains en Chine et aux États-Unis. La chaîne basée à Seattle a enregistré une hausse robuste de 6% des ventes mondiales à magasins comparables - le chiffre le plus élevé depuis 2016, et bien au-dessus de la prévision de 4,2% établie par Consensus Metrix.
Pour 2019, Starbucks s'attend à un bénéfice par action ajusté de 2,80$ à 2,82$ cette année, en hausse par rapport à 2,75$ à 2,79$ par action auparavant.
"Je dirais que nous faisons tout notre possible du point de vue des performances opérationnelles, avec la concentration et la discipline nécessaires pour stimuler la croissance à grande échelle d'une entreprise comme Starbucks", a déclaré Grismer lors de la conférence.
Les dernières remarques prudentes de Starbucks reflètent une approche intelligente de la société, qui tente de réduire les attentes du marché. Et cette approche va dans le sens de notre opinion antérieure sur cette action, qui semble un peu surestimée après une période très réussie au cours de la dernière année.
Avec une capitalisation boursière dépassant les 114,6 milliards de dollars, Starbucks s'échange à un multiple de 33,87 du ratio cours / bénéfices, ce qui est supérieur à celui de Microsoft (NASDAQ: MSFT) de 29,31, Alphabet (NASDAQ: GOOGL) de 24,79 ou Facebook (NASDAQ: FB) de 31,78.
À notre avis, les actions de Starbucks reflètent actuellement le redressement de ses principaux marchés - les Etats-Unis et la Chine - et il serait risqué pour les investisseurs d’entrer maintenant alors que ces attentes ont été pleinement prises en compte.
Mais lors du prochain recul, cette action sera sans doute un pari attractif pour les investisseurs à long terme, en particulier compte tenu de la forte croissance de ses dividendes.
Du côté de la stratégie, Starbucks reste sur la bonne voie, car la chaîne reconquiert les buveurs de café non seulement sur ses marchés domestiques, mais également en Chine - un pays qui a pris une place centrale dans sa stratégie de croissance. La croissance future de la société dépend en grande partie de son succès international et de sa restructuration à domicile, essentielle pour répondre aux besoins changeants de ses clients.
Avec une forte croissance au cours des quatre derniers trimestres consécutifs, le nouveau PDG Kevin Jonhson, qui base sa gestion sur les données, sait parfaitement ce qu’il fait. La tactique qu'il emploie semble certainement aider à attirer les clients et à augmenter leurs dépenses dans les magasins.
Au cours de l’année écoulée, le nombre d’invités de son programme de fidélisation a considérablement augmenté pour atteindre 17,2 millions de membres actifs aux États-Unis, en hausse de 14% par rapport à l’année précédente. Le résultat de ces initiatives, associé à des mesures de réduction des coûts dans la chaîne d'approvisionnement, est que la croissance de Starbucks se poursuit.
Conclusion
Nous n'anticipons pas un fort repli des actions de Starbucks d’ici la fin de l’année, les objectifs d’exploitation de la société étant en bonne voie. Dans le même temps, nous estimons qu'il est peu probable que le société affiche une aussi bonne performance qu'en 2019 l’année prochaine, en particulier si l’économie américaine tombe dans la récession et si ses plans de croissance en Chine sont entachés d’incertitudes en raison des tensions géopolitiques et de la concurrence locale croissante.