BEIJING (Reuters) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre une période "très dure" en Chine, une semaine après que la pays a commencé à assouplir ses mesures strictes dans le cadre de la politique "zéro COVID", et alors que les médias d'État font état de patients gravement malades dans les hôpitaux de Pékin.
Selon l'agence de presse Chine nouvelle, 50 cas graves et critiques, dont la plupart souffrent de problèmes de santé sous-jacents, ont été recensés dans les hôpitaux de Pékin. Ces chiffres sont faibles au regard des 1,4 milliard d'habitants que compte la Chine, mais il suscitent des inquiétudes.
"Il est toujours très difficile pour un pays de sortir d'une situation où les contrôles étaient très, très stricts", a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l'OMS, lors d'un point de presse à Genève mardi, ajoutant que la Chine était confrontée à une "période très dure et difficile".
Ces derniers jours, Pékin et d'autres villes ont vu de longues files d'attente se créer devant les dispensaires, des bâtiments rattachés aux hôpitaux qui dépistent les maladies infectieuses en Chine continentale.
À Shanghaï, la ville la plus peuplée de Chine, au moins sept écoles ont annoncé qu'elles cesseraient d'enseigner en présentiel en raison des cas de COVID-19, et que les cours seraient dispensés en ligne, selon des parents et des notes consultées par Reuters.
Les infections devraient se propager dans tout le pays au cours des prochaines semaines, alors que des personnes retournent dans leurs villes et villages d'origine.
Les médias d'État ont rapporté mercredi que le trafic passagers dans la principale gare ferroviaire du centre technologique de Hangzhou avait plus que doublé pour atteindre 128.000 personnes.
Par ailleurs, un nombre croissant de médecins et d'infirmiers chinois sont infectés par le COVID-19 et certains ont été priés de continuer à travailler, alors que les personnes présentant des symptômes modérés affluent dans les hôpitaux et les cliniques, selon le personnel médical et des dizaines de messages sur les réseaux sociaux.
L'autorité sanitaire chinoise n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur les infections parmi le personnel médical.
Les déplacements massifs atteindront leur point culminant à l'approche des vacances du Nouvel An lunaire, qui débuteront le 22 janvier.
La Commission nationale de la santé a indiqué qu'elle allait procéder à la deuxième injection de rappel du vaccin contre le COVID-19 pour les groupes à haut risque et les personnes âgées de plus de 60 ans.
Elle a également déclaré qu'elle cesserait de signaler les nouvelles infections asymptomatiques, car de nombreuses personnes ne font plus de tests.
(Reportage Bernard Orr et Liz Lee à Pékin et Brenda Goh, Casey Hall, Winni Zhou, David Stanway et Shen Yiming à Shanghaï ; rédigé par John Geddie ; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)